La haie existe sous différentes formes apportant un bénéfice plus ou moins important à la flore et la faune sauvages.
La haie taillée ou « haie mur » possède souvent l’objectif de brise-vue. On la retrouve le plus fréquemment au niveau de certains jardins péri-urbains ou ruraux, pour délimiter une propriété privée. Ce type de haie possède un faible intérêt écologique. En effet, il est généralement constitué d’une seule essence végétale (thuyas, laurier palme…) qui ne favorise pas le développement d’une riche biodiversité. De plus, le fait que la haie soit taillée fréquemment et de façon stricte dérange voire détruit le peu d’espèces qui serait venu s’y installer.
La haie relictuelle résulte de la dégradation d’une ancienne haie champêtre. On la retrouve souvent au niveau des délimitations des parcelles agricoles. Elle correspond à une « haie à trous » provenant d’une haie dégradée sur sa hauteur, sa longueur, sa largeur, sa continuité ou sur plusieurs de ces aspects en fonction des cas. Même si son intérêt écologique est loin d’être idéal, certaines zones parfois conservées (portion non endommagée, ensemble dense de buissons, arbres isolés…) permettent de créer des zones de refuges, d’alimentation ou de reproduction dans une moindre mesure pour la faune sauvage.
La haie uni-strate est composée d’une seule des trois strates végétales pouvant composer une haie (strates herbacée, arbustive, arborée). Il peut s’agir d’un alignement d’arbres ou d’une haie arbustive par exemple. L’intérêt écologique d’une telle haie est déjà appréciable, du moment où elle est laissée la plus naturelle possible. En plus d’apporter un bénéfice au développement de la flore locale ainsi qu’à l’accueil de la faune sauvage, ce type de haie, de part sa continuité, participe à l’amélioration de la Trame verte, autrement dit, de la libre circulation et du libre échange des espèces terrestres.
La haie multi-strates est quant à elle composée de plusieurs strates végétales, l’idéal étant lorsqu’elle comporte les trois strates : la strate arborée composée d’arbres de haut jet (chênes, érables, frênes…) ; la strate arbustive constituée de buissons et arbustes locaux (aubépines, noisetiers, cornouiller sanguin…) ; la strate herbacée comportant des espèces à fleurs, des graminées et des légumineuses comme le trèfle.
La présence de ces trois strates permet à une végétation locale variée de se développer. Concernant la faune, la strate arborée de part sa hauteur importante apporte refuge et lieu de reproduction pour une partie de l’avifaune et pour certaines chauves-souris ; la strate arbustive donne à la haie un aspect large et touffu qui offre le gîte et le couvert pour bon nombre d’oiseaux, de petits mammifères et d’insectes ; enfin, la strate herbacée permet d’améliorer les déplacements de l’ensemble de la faune sauvage (amphibiens, reptiles, mammifères, insectes…) et constitue un lieu de reproduction ou d’alimentation pour de nombreuses espèces.
Outre les nombreux intérêts qu’elle apporte à la biodiversité locale, la haie multi-strates grâce à sa constitution possède l’ensemble des fonctions et services décrit dans le panneau que vous venez de lire !
Elle correspond donc au type de haie le plus adapté à l’accueil et au développement d’une biodiversité riche, mais aussi pour l’apport de fonctions essentielles aux niveaux environnemental, économique et touristique !
Quelques exemples de haies multi-strates
Glossaire
Réservoir de biodiversité : Ce sont des espaces au sein desquels la biodiversité, rare ou commune, menacée ou non menacée, est la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie (alimentation, reproduction, repos) et où les habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement, en ayant notamment une taille suffisante.
Trame verte : Il s’agit du réseau de l’ensemble des continuités écologiques terrestres d’un secteur donné. Cela correspond donc à la totalité des entités, qui liées les unes aux autres, permettent une libre circulation des espèces terrestres.
Continuité écologique : La notion de continuité écologique est associée à la connexion des différents éléments du paysage, qui permet alors une libre circulation des espèces et un libre échange entre elles.
Microclimats : Il s’agit de conditions climatiques particulières pour une très petite zone géographique.
Photos: Justin Bonifait