Les azurés sont des petits papillons de jour, généralement colorés de bleu sur le dos, ce qui leur doit souvent le nom de « Petits Bleus ».
L’Azuré du serpolet (Maculinea arion) fait parti des plus grands représentants de ce groupe. On le reconnait facilement, lorsque l’on arrive à l’observer posé sur une plante pour butiner, se reposer ou encore pondre ses œufs. Le dessous de ses ailes est de couleur beige crème ponctué de nombreuses petites tâches noires circulaires, comme beaucoup d’autre azurés. A ce niveau, l’une de ses particularités est de posséder plusieurs petites tâches noires diffuses et de forme variables le long du bord des ses ailes.
Le dessus quant à lui est d’un bleu sombre avec de larges taches noires qui lui sont caractéristiques!
Comme annoncé sur le panneau, ce petit papillon bleu, que vous pourrez observer sur le plateau des chaumes de Thorus, possède un cycle de vie particulier. En effet, en plus d’être lié à des plantes hôtes particulières pour y pondre ses œufs, comme beaucoup d’autres espèces de papillons (pour lui, il s’agit du thym ou de l’origan), cette espèce est également liée à des espèces de fourmis ! Et oui, afin de pouvoir s’installer sur un site, l’Azuré du serpolet doit pouvoir y retrouver non seulement la présence d’au moins une de ses plantes hôtes en bonne quantité, mais aussi des colonies de fourmis du genre Myrmica ! Sans leurs présences, son installation est alors impossible !
Une fois installée sur un site adapté, avoir batifolé avec un mâle et avoir été fécondée par celui-ci, la femelle ira pondre ses œufs sur l’une des plantes hôtes à sa disposition. Après éclosion, la chenille se nourrit des fleurs de la plante jusqu’à avoir réalisé ses trois premiers stades larvaires. Elle se laisse ensuite tomber au sol et utilise une glande, nommée « glande de Newcomer » ou « glande à miel », afin de secréter un liquide très attractif pour les fameuses fourmis du genre Myrmica. Celles-ci récupèrent alors la larve et la conduisent jusque dans leur fourmilière, où la chenille terminera sa vie larvaire en se nourrissant de son couvain (œufs, nymphes et larves), jusqu’à se transformer en chrysalide. Pas bête la bête ! Enfin, vers juillet/août, le nouvel adulte émerge de sa chrysalide, sort de la fourmilière et repart pour un nouveau cycle
Outre l’originalité du cycle de vie de l’Azuré du serpolet, celui-ci démontre les relations complexes établies entre les espèces d’un même écosystème, et démontre l’intérêt de la protection de l’ensemble de la biodiversité pour conserver un équilibre biologique global !
Arriverez-vous à observer le petit Azuré du serpolet lors de votre passage au niveau des chaumes de Thorus ?
Pour indice, la période optimale pour observer les adultes est de mi-juin à mi-août, avec un pic d’activité en juillet !
Photo: Justin Bonifait