Au sein de la Trame bleue, différents types d’entités aquatiques permettent la libre circulation ainsi que le libre échange de la flore et de la faune adaptées à ces milieux ! On retrouve les milieux d’eau courante (ruisseau, rivière, fleuve…), thématique de ce panneau ; les zones humides associées (prairie humide, roselière, tourbière, boisement humide, mégaphorbiaie…) ; ainsi que les milieux d’eau stagnante comme les mares, les étangs, les lacs et les marais.
Même s’ils ne sont pas directement connectés au réseau hydrographique par un lien « physique », les milieux d’eau stagnante sont indispensables à la Trame Bleue ! Ils créent des zones de refuge, d’alimentation et de reproduction pour un grand nombre d’espèces.
Chez les oiseaux on pourra notamment retrouver le Foulque macroule (Fulica atra), la Gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus), les grands échassiers comme le Héron cendré (Ardea cinerea) ou l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), les canards comme le Canard colvert (Anas platyrhynchos),…
Chez les mammifères on peut y croiser, le petit Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), le Ragondin (Myocastor coypus), on encore les espèces terrestres comme le Chevreuil européen (Capreolus capreolus) qui viennent s’y abreuver !
Certains reptiles se sont adaptés à la vie en milieu aquatique, comme c’est la cas pour la Couleuvre helvétique (Natrix helvetica) ou la Couleuvre vipérine (Natrix maura) qui trouvent au niveau des points d’eau stagnants de quoi se mettre sous la dent : petits poissons, amphibiens ou petits mammifères !
Les amphibiens, même si certains peuvent vivre ou se reproduire en milieu d’eau courante, favorisent les milieux d’eau stagnante pour y pondre leurs œufs ou larves. En effet, ces milieux étant souvent physiquement isolés du réseau aquatique, le nombre de poissons est souvent moins important, ce qui représente un contexte plus sécurisé pour leur survie ainsi que celle de leur descendance (exception faite des mares ou étangs destinés à la pêche) !
De nombreux insectes y trouvent également leur compte, avec une grande majorité des Odonates (libellules) qui se reproduisent uniquement en milieu d’eau stagnante !
En plus d’offrir des « oasis » pour la faune et la flore aquatique locale, les milieux d’eau stagnante participent à l’établissement des corridors écologiques! Il s’agit des « routes naturelles », créées par les réseaux des éléments du paysage, qui facilitent le transit de la faune d’un grand milieu naturel à un autre. Par exemple, l’échange et la circulation d’espèces entre deux grands étangs riches en caches, nourriture et végétation sera d’autant plus facile si plusieurs petites mares sont présentes entre les deux, plutôt que s’ils sont séparés d’une distance relativement importante sans aucun autre milieu aquatique.
La présence de réseaux de points d’eau stagnante permet de créer des étapes entre les milieux aquatiques principaux, améliorant ainsi la libre circulation des espèces, et donc la continuité écologique.
Pour la Trame Bleue, ainsi que pour la biodiversité en générale, la présence des milieux d’eau stagnante est indispensable ! N’hésitez pas à faire une pause au niveau de l’étang de Château-Larcher pour essayer d’apercevoir certaines des espèces citées ici !
Glossaire
Continuité écologique : La notion de continuité écologique est associée à la connexion des différents éléments du paysage, qui permet alors une libre circulation des espèces et un libre échange entre elles.
Trame Bleue : Il s’agit du réseau de l’ensemble des continuités écologiques aquatiques d’un secteur donné. Cela correspond donc à la totalité des entités, qui liées les unes aux autres, permettent une libre circulation des espèces aquatiques.
Macro-invertébrés benthiques : Il s’agit de tous les animaux sans squelette, os ou cartilage, visibles à l’œil nu et vivant sur le fond des zones humides. Ils correspondent principalement à des insectes aquatiques et sont présents dans l’eau sous différentes formes en fonction de leur cycle biologique (larve, nymphe, adulte).
Mégaphorbiaies : Il s’agit d’une prairie de milieu humide avec une végétation particulière, haute et dense. Elles correspondent souvent au milieu de transition entre les prairies humides et les boisements alluviaux.
Photos: Justin Bonifait