Au milieu du cimetière, qui jouxte l’ancienne église paroissiale, s’élève un monument exceptionnel : une lanterne des morts datant de la première moitié du XIIIe siècle. Seules 31 lanternes des morts dont quatre dans la Vienne sont actuellement recensées en France, ce qui en fait un élément rare du patrimoine. Elle a la forme d’un fût de colonne creux, haute de 5,70 m coiffée d’un cône recouvert d’écailles à pointes tournées vers le bas, surmontant quatre petites baies en plein cintre qui laissent passer la lumière. Elle repose sur une base pourvue d’une tablette formant un autel. Sa partie sommitale est pourvue d’une croix de Malte datant des restaurations de 1840 et remplaçant la sphère primitive. C’est aussi en 1840 qu’elle a été classée au titre des Monuments Historiques.
Une petite ouverture rectangulaire en bas permettait, grâce à une poulie, la manœuvre pour allumer le fanal.
Participant du culte des morts et de la mystique de la lumière, ces lanternes pourraient être destinées à transporter au cimetière la prière permanente de la flamme du sanctuaire. Dans la liturgie catholique, et ce dès l’an 500, le chant du début de l’introït de la messe des morts proclame : « Donne leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille pour eux. »
L’ancienne église paroissiale dont la construction remonte au XIe Siècle se situe dans le cimetière. Elle était comme l’église du prieuré sous le vocable de la sainte vierge. Saccagée par les protestants qui
brûlèrent les voûtes, elle fut vendue à la révolution, et sert aujourd’hui de grange. Quand elle était en service , le cimetière, beaucoup plus vaste, s’étendait tout autour; des sarcophages mérovingiens et romans ont été mis à jour et sont toujours visibles devant la façade ouest du bâtiment où on peut deviner l’emplacement du portail d’entrée ainsi que la fenêtre jadis dotée d’un vitrail qui éclairait la nef unique.